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[Abstract] The paper offers a theoretical analysis of the tension between "sweat of the brow" and "creativity" approaches to the "originality" requirement in recent Canadian copyright jurisprudence. The paper formulates that tension as one between two different and incompatible versions of the very meaning and purpose of copyright law. On the one hand, the "sweat of the brow" approach reflects a "misappropriation" model of copyright law, for which fairness to the author as laborer is the central and animating concern. On the other hand, the "creativity" approach reflects a "public interest" model of copyright law, for which the production and dissemination of authorial works in the name of the public interest is the central and animating concern. In that context, the paper reveals the neglected influence of a third vision of copyright law: the "authorship" model. On that basis, the paper shows that, because it is not framed in terms of the traditional opposition between author and public, the authorship model offers a vision of copyright law for which respect for authorship is consistent with the public domain. In so doing, the paper engages themes fundamental to the Supreme Court of Canada's recent landmark decision in CCH Canadian Ltd. v. Law Society of Upper Canada.*****[Résumé] Cet article fait une analyse théorique de la tension entre la thèse du travail intensif « à la sueur de son front » et celle de la « créativité » pour satisfaire à l’exigence de l’« originalité » énoncées dans la jurisprudence canadienne récente sur le droit d’auteur. Cette tension est présentée comme une opposition entre deux versions différentes et incompatibles du sens et de l’objet de la loi sur le droit d’auteur. D’une part, la thèse du travail intensif « à la sueur de son front » reflète le modèle de l’« appropriation illicite », où la loi sur le droit d’auteur repose sur la justice envers l’auteur pour les efforts déployés. D’autre part, la thèse de la « créativité » reflète le modèle de l’« intérêt public », où la loi sur le droit d’auteur repose sur la production et la diffusion des œuvres au nom de l’intérêt public. Dans ce contexte, l’article fait valoir l’influence d’une troisième vision de la loi sur le droit d’auteur ici négligée, le modèle de la paternité de l’œuvre. Celui-ci ne reposant pas sur les oppositions traditionnelles entre l’auteur et le public, l’auteur démontre que le modèle de la paternité de l’œuvre offre une vision de la loi sur le droit d’auteur où le respect de la paternité d’une œuvre est en harmonie avec le domaine public. L’article aborde ainsi des thèmes fondamentaux pris en ligne de compte par la Cour suprême du Canada en rendant sa décision de principe dans l’affaire CCH canadienne Ltée c. Barreau du Haut-Canada.